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dimanche 9 mai 2010

La violence à la télévision

Tout le monde fait la tête - et j'avoue que je ne suis pas la dernière...
Dans les rues, les gens sont fermés. Ils ont peur de se dire "bonjour".
Pourquoi l'atmosphère est-elle si lourde ?
Presque irrespirable ?

Peut-être parce qu'ils ont peur...

...A force de regarder la télévision.

Les rares fois où je l'allume, en zappant je tombe au moins sur deux ou trois meurtres en une minutes. Et si ce n'est pas un meurtre, c'est l'autopsie d'un trucidé. Et si ce n'est pas l'autopsie, c'est le moment avant le meurtre - juste avant. Et si ce n'est pas un meurtre, c'est un viol. Ou quelque chose qui en prend la direction. Et si ce n'est pas un viol, c'est des insultes. Et si ce n'est pas des insultes, c'est une confrontation très tendue.

J'ai l'impression qu'à force, tout le monde trouve ça normal... Tout le monde se résigne à assister à des meurtres tous les jours sur le petit écran.

Ce n'est pas normal.

Et le fait même de regarder ces meurtres embourbe dans la violence. Le téléspectateur se croit innocent parce que le meurtre qu'il regarde est fictif, mais sur son cerveau, son imaginaire, ses neurones, l'effet est exactement le même que si le meurtre était réel.

Face à un meurtre, ou plus généralement à une scène de violence, il n'y a que deux possibilités :

- S'identifier au meurtrier ;
- S'identifier à sa victime.

Si on s'identifie à la victime, on n'a qu'une envie : éteindre. Si on s'identifie au meurtrier, par contre, on n'est pas dérangé par le spectacle. Les téléspectateurs sont de moins en moins dérangés par les meurtres auxquels ils assistent - à force d'en voir, ils s'y accoutument. Et s'y accoutumer veut dire : "s'identifier au meurtrier".

Il n'y aurait pas de snuff movie si personne ne voulait en regarder...

Et y aurait-il des spectateurs pour les snuff movies, s'il n'y avait pas des spectateurs pour des films violents "normaux" (qui n'ont pas nécessiter de tuer quelqu'un pour être réalisé) ?

Je ne sais pas, mais on peut au moins se poser la question.

D'ailleurs, même ces films violents "normaux" tuent parfois. Il y a plus d'accident mortel lors du tournage d'un film d'action ("film d'action" est un euphémisme pour "film de baston") que lors d'une comédie romantique.

Ce que je dis est évident... mais pourquoi personne n'en tire les conclusions qui s'imposent ?

Les gens se veulent des consommateurs responsables, mais il n'y a pas que le café, le sucre, etc., qui se consomme. Les films aussi se consomment. Les images aussi se consomment.

Les mêmes qui refuseraient d'acheter des jouets faits dans un pays pauvre par des enfants-esclaves regardent en se gavant de popcorns des films qui ont pour effet de les rendre insensibles, violents et cruels.

Sur le sujet des snuff movies et de la violence à laquelle on participe en la regardant, il y a UN bon film (très angoissant d'ailleurs), c'est Tesis - à voir pour ne plus regarder n'importe quoi sans réfléchir...

2 commentaires:

  1. Hi Lucia, this is Eric Miller with whom you have previously communicated on the subject of Freud being a Serial Killer. I am glad I found your website and got at least a glimpse of your writings. I apologize to your readers that I write this in English. I am glad to see that you have gone so far in overcoming your depression and that you are blessed with a wonderful husband. Here, I just wanted you to know that I, too, am interested in advancing psychology to new orientations so that others can get better help for their maladies. Actually, my work on Freud is a footnote in my effort to revolutionize psychology and the modalities of Western logic. I'll send you soon my new website, which doesn't deal with Freud at all but new approaches to biopsychodynamic approaches to better mental health. The best to you. Hopefully we can touch base with each other now and then. I am very impressed with your sincerity and intelligence.My very best wished to you and yours. Feel free to contact me any time. You have my email.I believe in Poetry and Art and the liberating effects of culture and kindness.

    Eric Miller

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  2. "- S'identifier au meurtrier ;
    - S'identifier à sa victime."

    Ou alors s'identifier a rien du tout parce que la scène est foutrement chiante !

    S'y accoutumer c'est s'identifier au meurtrier ? je suis désolé, je ne suit pas la théorie. On peut suivre un film sans pour tant s'embourber le cervelet dans ce genre de réflexion. Personnellement, depuis tout jeune on m'a collé devant des films violent ( chucky a l'age de 6 ans ). ça a été un tort du fait paternel. bien qu'il m'ait seriner "c'est du cinéma". résultat. Aujourd'hui, il faut qu'un film ait de l'aplomb pour me faire ressentir quelque chose.
    Quand je vois une scène de meurtre banal, je ne m'identifie pas au meurtrier, tout simplement parce que je ne prend aucun plaisir particulier a la scène. c'est juste Banal et affligeant.

    "mais pourquoi personne n'en tire les conclusions qui s'imposent ?"

    sans doute parce que tout le monde ne veut pas continuellement inonder son canapé en regardant des films a l'eau de rose.

    "ne plus regarder n'importe quoi sans réfléchir..."

    Et surtout savoir dissocier la fiction de la réalité, ça aide ! ;)

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