En tant que société, nous avons oublié qu'une agression peut être visuelle.
Un exhibitionniste qui montre son sexe à des enfants de cinq ans les agresse, même s'il ne fait rien d'autres.
Agression sexuelle.
Agression qui a des conséquences.
Que penserions-nous d'un père qui balancerait son sexe sous le nez de ses enfants, puis leur ferait regarder des films pornographique avec lui ?
Que c'est un père incestueux.
Qu'il les agresse sexuellement.
Qu'il les traumatise.
Que pensons-nous d'un publiciste ou d'un cinéaste ou d'une chanteuse qui fait exactement la même chose - c'est-à-dire qui balance des sexes (masculins et féminins) et de la pornographie sous les yeux des enfants ?
Que c'est un créatif.
Que c'est un artiste.
Qu'il a le droit de.
Parce que l'Art sert de couverture et d'excuse et parce que l'agresseur est dématérialisé, invisible, on se refuse à comprendre que là aussi, il y a agression sexuelle.
Agression qui a des conséquences.
Les enfants qui ont été violé sont plus portés à la promiscuité et développent plus tôt des caractéristiques sexuelles secondaires - dans une moindre mesure, les enfants qu'on expose à la pornographie aussi.
Mais où commence la pornographie ?
Ses limites bougent sans cesse... Ce qui était pornographique il y a trente ans est aujourd'hui tout juste érotique. Est-ce que ce qui pornographique aujourd'hui sera dans trente ans tout juste érotique ?
Y aura-t-il des fellations sur les affiches publicitaires ?
ça en prend le chemin.
Dans notre monde, pour qu'un enfant soit agressé sexuellement et traumatisé, il suffit qu'il ait des yeux et qu'il s'en serve.